« De l’utilité de l’Ecole de Paris pour relancer la Biennale de Venise en 1948 »

Article paru dans « Studiolo » n°7, 2009
Revue d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis
Editée par Somogy, Paris

Résumé :

Après une interruption de six années, la Biennale de Venise rouvre ses portes en 1948 pour accueillir la première grande confrontation artistique internationale d’après-guerre. Cet enjeu considérable incite les organisateurs de la Biennale à suivre de près, voire à influencer les choix artistiques des participants étrangers. La France, qui règne alors sur la scène artistique internationale, notamment à travers sa bouillonnante École de Paris, est particulièrement sollicitée par la Biennale. Celle-ci cherche une légitimité artistique à l’heure de sa relance. Le manque de coordination du côté français laisse une grande latitude aux organisateurs vénitiens pour réclamer des artistes français de prestige. Se met alors en place une politique culturelle de circonstances, couronnée de succès en raison de la suprématie de l’École de Paris sur la scène internationale de l’époque. Les organisateurs de la Biennale de 1948 sont malgré eux à l’origine d’une politique de consécration systématique à Venise qui sera dès lors adoptée avec succès par la France jusqu’à ce que la déferlante pop en 1964 ne vienne changer la donne.

 

© Somogy / Académie de France à Rome – Villa Médicis, 2009